Pascal Nègre - Sans contrefaçon

Sans contrefaçon – Pascal Nègre

Pascal Nègre - Sans contrefaçon

Autant le dire d’emblée : je l’ai trouvé très bien ce Sans contrefaçon.

D’abord parce qu’en termes de vulgarisation des rouages du marché, ce livre est vraiment très bien fait. En défendant l’utilité de son métier, Pascal Nègre se place en pédagogue sur le sujet : exemples concrets, ton du discours simple… on ne s’ennuie pas une seconde, même lorsqu’il est question de comptes d’exploitations détaillés. Les rôles de chacun des intervenants du marché sont clairement expliqués, la lumière est faite sur de nombreuses affaires qui avaient été relayées dans la presse … Même en connaissant les mécanismes, c’est intéressant de les voir expliqués de la sorte.

L’introduction, où Pascal Nègre raconte son parcours est également très intéressante : c’est le récit d’un passionné qui démarre par le terrain, et qui, époque aidant, grimpe rapidement les échelons avec toujours cette passion au ventre. Et c’est ce que je retiendrai vraiment de ce livre : la notion de passion, omniprésente, et moteur de beaucoup de choix et d’envie de défendre des artistes.

Tout au fil des chapitres, il y a pas mal d’idées et d’analyses vraiment bien vues glissées à droite à gauche; quelques exemples qui m’ont particulièrement marquée :

Quel est notre premier besoin quand nous écoutons de la musique ? Monter le son, bouger, chanter ou fredonner. (…) Et si l’on monte le son c’est que l’on est touché par la musique avant toute question de bon goût, de distinction ou de liceité culturelle. Monter le son n’empêche pas d’être ému par le texte ou de reconnaître une grande composition novatrice culturellement. [p 90]

Les artistes n’ont plus la même aura. Les ventes de disques se sont effondrées. Mais les artistes se sont effondrés plus encore. [p 245]

Une part de la culture populaire demeure très fétichiste – au sens noble du terme – et n’est pas satisfaite dans l’univers numérique. [p 258]

La Théorie du restaurant Vietnamien : plus grand est le choix, plus le consommateur réduit le sien; plus il est réduit, plus le consommateur varie le sien. [p 265]

Alors évidemment, on pourrait apporter comme nuance que ce livre sonne tout de même « très mise en avant d’Universal » et a un point de vue forcément subjectif . Il faut donc garder à l’esprit un recul et une objectivité face à certains propos en le lisant.

Mais il n’empêche: ce livre est très bien.

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A noter également que c’est le premier livre que je croise doté d’un code unique permettant d’accéder à un site privé pour poursuivre la discussion. Après l’opendisc, l’openbook ? hehe

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