39ans 1/2 pour tous - Phillipe Dumez

39 ans 1/2 pour tous – Philippe Dumez

39ans 1/2 pour tous - Phillipe Dumez

Philippe Dumez écrit sur le rock à la première personne du singulier. Dans 39 ans 1/2 pour tous, c’est sous la forme du souvenirs évocateurs empruntée à Pérec qu’il décrit une vie au rapport proprement existentiel à la musique. 510 souvenirs composant une autobiographie musicale dans laquelle la musique n’apparaît pas comme la simple bande-son d’une existence mais comme son principal moteur, où l’intime se fait le révélateur de 39 ans ½ d’une histoire culturelle commune.

La première fois que j’ai entendu parler de Philippe Dumez c’était parce qu’il fermait son blog et en ouvrait un nouveau. Je ne sais plus très bien pourquoi cette nouvelle m’avait marquée, puisque je ne connaissait pas du tout ce Monsieur, mais il n’empêche que j’ai immédiatement accroché à son style de micro-blogging et le lit quotidiennement depuis lors.

Quand son livre 39 ans 1/2 pour tous est paru, je me le suis donc évidemment procuré.

Honnêtement pour tout amoureux de la musique c’est un livre à lire. Ce sont les souvenirs d’un vrai passionné et pour les (encore un peu) jeunes comme moi, c’est une mine encyclopédique d’anecdotes diverses et qui retrace l’évolution des supports et de la consommation de la musique. Et puis au détour des anecdotes, j’avoue m’être reconnue ou avoir reconnu des lieux (Parallèles) et personnages (le photographe aux lunettes noires du #486) toujours d’actualité.

Morceaux choisis :

32 – Je me souviens de la différence de qualité entre les grandes ondes et la FM : c’est comme sortir la tête de l’eau.

56 – Je me souviens d’avoir battu le pavé du XVè arrondissement en chantonnant « Quand la musique est bonne » de Jean-Jacques Goldman et m’être senti absolument invincible.

109 – Je me souviens d’avoir longtemps médité une phrase tirée du second album de Tears For Fears: We are paid by those who learn by our mistakes.

125 – Je me souviens de l’amputation dont sont victimes les doubles albums pour tenir sur un seul CD. Je me demande qui prend la décision de désigner les chansons qui vont passer à la trappe.

126 – Je me souviens de l’immunité dont bénéficie le Double blanc des Beatles alors que c’est l’occasion idéale de se débarrasser une fois pour toute de « Ob-La-Di, Ob-La-Da ».

237 – Je me souviens qu’il y a tellement de stickers (4 f Télérama, Choc du Monde de la Musique …) sur la pochette de Grace, qu’on voit à peine la gueule d’ange de Jeff Buckely. Il est déjà noyé… sous les compliments.

421 – Je ne me souviens pas de mon premier fichier Mp3 téléchargé, contrairement au premier 45 tours que j’ai acheté.

422 – Je me souviens du Mp3 comme d’un retour à la culture du single, de la chanson prise en tant qu’unité autonome. (…)

429 – Je me souviens d’avoir retrouvé sur certains blogs le ton des fanzines que je lisais au début des années 90 : des choix portés par la passion, un sommaire indépendant de l’actualité et surtout un incomparable sentiment de proximité. C’est juste un peu moins pratique à lire aux toilettes.

461 – Je me souviens qu’à l’apparition du CD, je perds la connaissance des titres des chansons. Elles sont réduites à leur plus simple expression: leur numéro. Et puis, dix ans plus tard, avec l’apparition du Mp3, je n’ai plus aucun repère : plus de titre, plus de numéro. C’est à peine si je connais le nom du groupe.

483 – Je me souviens de cette phrase lue dans Libération : « Le rock, c’est quand les souvenirs sont devant soi« . Elle me plaît tellement que je m’en sers comme signature de mail, même si je demeure encore aujourd’hui incapable de l’expliquer.

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» Le (très bon) blog de Philippe Dumez

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