Patrick Bruel – Où es-tu ?

Parfois tu tombes par hasard sur des vidéos live où le texte de happe, même si tu n’écoutes pas forcément l’artiste d’ordinaire.

L’autre jour j’ai vu cette version acoustique de Où es-tu ? de Patrick Bruel :

Dépêche AFP, un coup de fil, tu dois partir
Vite, un sac photo, tes objectifs, de quoi écrire
Dans cette rue qui dort, je te sers fort, fais gaffe à toi
Je sais que tu n’as pas peur mais moi, j’ai un peu froid

Ton avion s’envole encore vers quelle guerre, vers quel combat
Une fois de plus les enfants demanderont pourquoi t’y vas
Une fois de plus je répondrai, que sans leur maman, personne ne saura
Et que pendant tout ce temps, seules tes images parleront de toi

Où es-tu ? M’entends-tu ?

Dix jours que tu es partie et tes messages se font rares
À la radio, ils ont dit que les rebelles prennent le pouvoir
Ce matin, à l’école, les enfants ont entendu l’histoire
Moi, je crève de ne pas sentir ta peau quand vient le soir

Devant la télé, je sais le prix de chaque image
Tellement peur de voir ton nom un jour en première page
Je t’entends courir sous une pluie de feu et d’enfer
Je t’envoie ce que je peux, tous nos sourires dans tes déserts

Où es-tu ? M’entends-tu ?

Dépêche AFP, en pleine nuit, tu ne rentres pas
Une journaliste enlevée, toutes les télés ne parlent que de ça
Un peu partout ta photo avec écrit « on t’oublie pas »
Les enfants me regardent, ne disent rien, on t’attendra

Où es-tu ? M’entends-tu ?

Tu m’as dit que certains soirs tu t’endors en pleurant
Que les fenêtres du monde se ferment sur toi en chuchotant
Je te dis qu’il faut tenir que tous ici suivent ton histoire
Je m’accroche à ces sourires qui passent sur moi dans les couloirs
Je te vois courir sur le tarmac demain peut être
Je t’entends venir je te serre déjà dans mes rêves

Cette chanson m’a fait penser à deux choses :
– ce livre dont j’avais parlé l’an dernier : « Carnets de reportages du XXIème siècle »
– et Roissy, ce duo poignant entre Florent Marchet et Jane Birkin.

J’aime beaucoup la façon dont le texte est construit et c’est d’autant plus inattendu que j’ai découvert que cette chanson était à l’origine en duo avec un chanteur brésilien, Orlando Morais. Avec des paroles qui n’ont absolument rien à voir (niveau sens et niveau tout court), refrains mis à part…

J’ai ouvert les yeux, les étoiles étaient trempées de nuit sans promesses (…)
J’ai entendu des bruits de pas dans un monde étranger

C’est fascinant de voir comme une même mélodie peut conduire à deux chansons totalement différentes : l’une franchement inintéressante et une autre très touchante …

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