La maison familiale

La maison familiale. Un cocon chargé de souvenirs. Des murs familiers, rassurants.
Qui ont changé à travers le temps, trop souvent peut-être.
Mais les objets ne changeaient pas, les sujets des photos ne faisaient que grandir, il étaient toujours là.
Dans des cartons, des jouets d’enfants, de vieux cahiers d’écolier, des bibelots. Des étagères chargées de centaines de livres. Un piano. Des meubles anciens, des plus neufs.
Toute une vie dans ces objets, des souvenirs matérialisés.
Souvent l’on se disait que ce serait bien de montrer tout ça à ses enfants, plus tard, dans longtemps.
Que ce serait agréable de revenir, de tout redécouvrir, de s’y réfugier.

La dernière maison est devenue LA maison. Celle que l’on a connue le plus longtemps. Celle qui regroupe les racines que l’on n’a pas eues. Qui matérialise tout un passé éparpillé. Elle s’est dépeuplée par la suite, au gré des envols vers l’indépendance. La vie a continué, les repères ont changé. Mais toujours ce refuge, ce cadre familier, ces souvenirs.

Et soudain, sans crier gare, l’Annonce. Qui change le cours des choses. Irrémédiablement. Les murs familiers prennent brusquement une drôle de couleur, les photos un goût amer. Tout prend un sens différent. L’impuissance face au démantèlement programmé. Savoir qu’il va falloir partir. Qu’il sera impossible de tout garder. Qu’aujourd’hui il est impossible de tout conserver, et que demain il ne restera rien. Plus rien à quoi se rattacher.

Avoir dans le regard cet au revoir muet et dans le cœur le sentiment que tout s’effondre.

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