Sixto Rodriguez à La Cigale

Hier soir à La Cigale on a trouvé Sugar Man.

  • Date : 05.06.2013

Comme beaucoup, c’est peu après avoir vu le documentaire Searching for Sugar man que j’ai pris mes places pour son concert. Il était encore tôt, c’était alors pour La Cigale. Avant de constater le rajout d’un Zénith puis d’une deuxième, qui cassait un peu le charme de cette petite date intimiste.

A l’annonce des annulations des premières dates européennes, nous étions beaucoup à croiser les doigts pour Paris. Qui fut finalement maintenu. Mais les deux premières dates ont eu de tels échos catastrophiques et désolants que j’en ai hésité à venir hier soir.

Pourtant je n’en attendais rien de spécial de ce concert : on parle de « légende » mais objectivement ça fait moins d’1 an que tout le monde connaît l’histoire de Sixto Rodriguez. Même s’il en a l’âge et le talent, il ne fait pas partie de ces icônes comme Bob Dylan, Patti Smith ou autres grands artistes qui ont marqué l’histoire et se produisent sur scène depuis des décennies. Là c’est quand même un mec qui a fait un album dans les années 70 mais n’en a commencé la promo et concerts à grande échelle que près de quarante ans plus tard … et un âge avancé, dans une forme physique très relative. Alors était-ce bien raisonnable de monter pareille tournée vu ce contexte ? Et trois dates d’affilée à Paris ?

Mais toujours est-il que lorsqu’il monte sur scène à La Cigale et commence à chanter, la voix est là, l’artiste en plutôt bonne forme. On sent l’incrédulité de ceux qui ont vu les concerts précédents, mais bien vite toute comparaison est oubliée, l’appréhension générale s’envole et la salle toute entière profite de l’instant.

Il y a une bienveillance qui plane, un mélange de générations étonnant … deux jeunes monteront d’ailleurs sur scène, dont un sosie de Rodriguez qui viendra se planter à ses côtés, offrant l’espace de quelques secondes un étonnant miroir transgénérationnel. L’artiste presque aveugle ne remarquera pas ce moment, mais serrera dans ses bras l’autre téméraire qui viendra le saluer sur scène en fin de concert.

Le set fut ponctué de nombreux bons moments : l’excellente I wonder, la reprise de Blue Suede Shoes étonnamment énergique, ce court passage en français C’est si bon et le refrain de Forget it avec ces Thanks for your time repris en chœur par la salle. Les plus proches de la scène s’éclatent, chantent, participent, et c’est beau à voir.

Alors bien sûr ce n’était pas parfait, c’était loin d’être rodé, le jeu de guitare de Rodriguez était approximatif et pas toujours juste, Sugar man ne fut pas la chanson la plus réussie mais il y avait une ambiance particulière, on avait l’impression d’assister à ce qu’on aurait pu voir à l’époque si on l’avait vu débuter dans de petites salles américaines.

A la sortie, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée désolée pour les déçus du Zénith parce que nous ce soir on a vraiment vu Sugar Man. Et c’était bien. Vraiment.

A lire aussi
» Chronique de « Searching for Sugar man »
» Live report de La Cigale par Le Figaro
» Live report du Zénith #2 sur Le Blog de la Blonde
» www.sugarman.org

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